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Le Lassithi, la région est de la Crète, d'Agios Nikolaos à Sitia

L’est de la Crète, à l’image de chacune des quatre régions crétoises, possède un caractère qui lui est propre et la singularise du reste de l’île.
Après le plateau de Lassithi, frais et fertile dans ses montagnes, Agios Nikolaos avec ses plages et ses resorts, et les serres en rangs serrés de Ierapetra, cette région se fait volontiers plus aride, plus austère, plus authentique et moins fréquentée, à mesure que l’on progresse vers l’est et Sitia.
Autrement dit, il est facile de s’attacher à l’est de la Crète, qui est loin d’afficher une quelconque unité de style ! L’orient crétois compte son lot d’irréductibles, qui tous vous diront que passer 2 semaines sur place est un minimum. Ils n’auront pas tort, surtout si vous aimez les paysages minéraux, mais aussi l’huile d’olive de qualité et le bon tsikoudia.

Table des matières

Le plateau de Lassithi et les montagnes de l’est de la Crète

Un massif de montagne, le mont Dikti, marque de ses reliefs abritant le plateau de Lassithi  le début de la région est de la Crète. D’ailleurs, cette partie de l’île porte parfois le nom de Lassithi, même si Agios Nikolaos, principale ville et destination touristique, en est la réelle “capitale” administrative.

Le plateau de Lassithi et le mont Dikti

Le vaste plateau de Lassithi, ponctué de moulins à vent par centaines, compte parmi les images d’Epinal de la Crète : le décor est superbe. Certes aujourd’hui, ces éoliennes servent davantage pour la déco que pour l’agriculture mais elles rappellent le rôle fondamental du plateau dans la production maraîchère de l’île.

Entouré des montagnes du mont Dikti, le plateau de Lassithi [vue 360°], à 800m d’altitude en moyenne, est parsemé de petits villages crétois (Tzermiado, Agios Georgios, Psychro…), qui s’animent au passage des bus d’excursion. Ces derniers font tous halte pour la grande attraction du plateau, la grotte de Psychro (ou grotte de Dikté). On raconte que Zeus, caché par sa mère Rhea des apétits de Chronos, aurait passé ici son enfance, nourri par la chèvre-nymphe Amalthée !

Le plateau de Lassithi vaut le coup de s’y attarder pour prendre un pouls tout différent de la Crète côtière, mais aussi pour
la randonnée. De nombreux sentiers s’aventurent dans le massif [vue 360°], dont l’ascension du mont Spathi, le sommet, à 2148m d’altitude. Rappelons que l’hiver, à ces hauteurs, la neige recouvre plateau et montagnes, et les névés persistent jusqu’au printemps, pour une toute autre ambiance.

Sur les routes du plateau de Lassithi

La principale voie d’accès au plateau de Lassithi consiste à remonter la route depuis Malia, sur la côte nord. Connue pour sa cité minoenne remarquablement préservée [vue 360°], cette grande station balnéaire est autrement défigurée par le tourisme de masse et n’a plus grand chose de crétoise… même les plus solides ne tiendront pas plus de quelques heures.

Une seconde route, itinéraire long et sinueux, s’échappe plus discrètement par l’est du plateau de Lassithi. Elle permet de rejoindre l’autoroute pour Agios Nikolaos et les localités alentour en croisant de jolis villages verdoyants comme
Mesa Potami, à travers des paysages montagneux.

Comme souvent en Crète, une halte à la taverne du village permet de se régaler de produits du coin. Un conseil : prenez le temps et les itinéraires longs.

Agios Nikolaos et la baie de Mirabello

Agios Nikolaos, principale ville et destination touristique de l’est de la Crète, profite du cadre de l’immense baie de Mirabello, magnifique à condition de fermer les yeux sur le trop plein des resorts qui s’agglutinent près de certaines plages.

Un tour à Agios Nikolaos

Les amateurs d’Agios Nikolaos la considèrent parfaite pour rayonner sur la région. Cette grosse bourgade touristique et animée de 20 000 habitants, où se concentrent tavernes, cafés et boutiques en rangs d’oignons, semble plus sympa pour une escale d’une ou deux journées de bain de foule que pour y séjourner trop longtemps, mais il y a toujours de l’ambiance.

Le coeur de la ville se concentre autour du
lac de Voulismeni, longtemps considéré comme sans fond avec sa couleur sombre inquiétante. Une petite balade dans les rues commerçantes pour le lèche-vitrine, sur le port pour le cadre [vue 360°], et par les grandes terrasses de café pour l’animation, et le tour est joué. Quelques plages et le musée archéologique d’Agios Nikolaos permettent de prolonger la visite.

Sortie du centre, les hôtels avec vue mer en tous genres prennent rapidement le relais et peuplent abondamment la côte, au fil des belles plages et stations balnéaires de la
baie de Mirabello (Istro, Pachia Ammos…).

A noter la présence d’un important site archéologique,
Gournia, une antique cité minoenne dont l’état de conservation ravira les amoureux de (très) vieilles pierres [vue 360°]

Balades autour de Agios Nikolaos

Plusieurs sites et villages autour de Agios Nikolaos, sur les premiers contreforts du Lassithi, sont considérés comme des excursions incontournables. Traduction : elles sont d’autant plus agréables hors saison, ou à des heures choisies, pour éviter le monde.

Ainsi le village de
Kritsa, sur ses hauteurs, réputé pour ses broderies, son artisanat local, ses petits musées populaires, bien fréquenté la journée mais qui redevient calme le soir [vue 360°]. A l’entrée du bourg, faites le crochet par la Panagia Kera, église réputée pour abriter de superbes fresques murales [vue 360°].

Louer une chambre dans le coin permet de prendre le temps de parcourir les
gorges de Kritsa, de visiter le site archéologique de Lato (VIIe siècle av. JC), faire un tour au village de Kroustas, ou même pousser l’excursion jusqu’au petit plateau de Katharo à flanc de montagne.

Retour sur la baie de Mirabello, où deux stations balnéaires florissantes et voisines,
Elounda et Plaka, n’arriveront pas à séduire les amoureux de la Crète. Leur développement tient notamment au succès de librairie de L’Île des oubliés, de Victoria Hislop (2005), dont l’intrigue se déroule sur la minuscule île de Spinalonga.

Ancienne forteresse vénitienne protégeant l’entrée de la baie, assiégée par les Ottomans au XVIIIe, l’
île de Spinalonga [vue 360°] fût convertie en léproserie où les malades vivaient en quasi autarcie de 1904 à 1957. La visite, en bateau d’excursion depuis Plaka, vaut le détour. Juste au sud, la presqu’île de Spinalonga renferme quelques jolies plages et criques donnant sur la baie de Mirabello.

La région de Ierapetra et le versant sud de Lassithi

Depuis la région d’Héraklion, vous pouvez entrer dans l’est de la Crète par le nord et l’autoroute principale, ou par le sud du Dikti, sur la route de Ierapetra par les villages, entre les contreforts montagneux, les oliveraies, et les plaines agricoles de la côte sud. C’est plus long mais c’est le chemin que nous vous recommandons.

Sur les contreforts sud du Dikti

La route du sud, à force de lacets, mène à travers une série de vrais villages crétois attachés à leurs hauteurs, agricoles et traditionnels dans l’âme : Ano Viannos et son mémorial aux victimes du massacre de 1943 par les occupants Nazis, Kato Symi et ses eaux vives, avec son ancien sanctuaire dédié à Hermès et Aphrodite, le hameau perdu de Selakano et sa superbe forêt de pins, mais encore Anatoli, Kalamafka, etc…

C’est dans sa partie sud que le massif du Dikti est le plus impressionnant, avec d’abruptes dénivelés descendant de la ligne de crête du Spathi. On retrouve d’ailleurs ici le fameux
sentier E4 qui traverse l’ensemble de la Crète.

Le coin est apprécié des randonneurs avec ses nombreux tracés, ses reliefs, ses gorges, ses pentes arborées… Beaucoup prennent pour base la côte sud, plus adaptée au tourisme que les villages de montagne !

La côte sud autour de Ierapetra

Changement de décor assez radical à l’approche de Ierapetra, et pas toujours pour le mieux. Pour une fois, ce ne sont pas les grands resorts qui ont envahi les abords de la ville et le front de mer, mais les serres, par milliers.

La
culture intensive autour de Ierapetra marque tout un territoire de toiles plastiques emportées par le vent, d’allées et venues de gros camions, et de travailleurs étrangers sous-payés. Tomates, concombres ou bananes crétoises sont produites toute l’année ici. Résultat : les habitants de Ierapetra sont réputés les plus riches de Crète !

Seule vraie ville du sud de la Crète (20 000 hab.),
Ierapetra ne vit donc pas que du tourisme. Elle peut servir d’escale, mais pas forcément de point de chute. On y fait volontiers le tour de la forteresse vénitienne, de la vieille ville et des tavernes à poisson du front de mer, avant de repartir.

Il faudra rouler jusqu’à
Myrtos pour sortir des serres tentaculaires de Ierapetra. Cette station balnéaire à l’ambiance un peu étrange hors saison et peuplée en grande partie de Néerlandais à la retraite, plaît pour son front de mer aménagé de terrasses où passer le temps sans rien faire, et sa très longue plage de sable gris. Un décor qui se répète le long de la côte sud jusqu’à la petite Tertsa.

Chrisi et Koufonissi, les petites îles de l’est de la Crète

Chrisi et Koufonissi, deux îles “paradisiaques”, bien connues pour leur décor désertique et leurs superbes plages de sable fin, à découvrir à la journée dans l’est de la Crète.

C’est depuis Ierapetra que l’on embarque pour
l’île de Chrisi, à bord de bateaux d’excursion bondés de visiteurs en été. Chrisi est aussi appelée Gaïdouronisi sur les cartes, soit l’île aux Ânes, ne vous demandez plus pourquoi ! Sur place, choisissez bien votre plage (on se déplace à pied à travers d’anciens genévriers), votre tranquillité ne tient qu’à un fil sur une île pourtant inhabitée. Un indice : tout le monde jette son dévolu sur Golden Beach et ses transats.

Plus au sud-est,
Koufonissi est plus petite, et encore plus sauvage (pas encore de parasols). L’île est reliée en bateau d’excursion depuis la station de Makri Gialos, classique petite station balnéaire crétoise. On en fait le tour en un rien de temps, dans un paysage de désert rappelant que la Libye n’est plus très loin. Gardez l’oeil sur les vestiges antiques de l’île, et ses jolies plages aux eaux cristallines.

Sitia et la pointe est de la Crète

Nous entrons dans l’une des régions les plus sauvages de Crète : l’extrême est, aussi connue comme la région de Sitia. Pour beaucoup la plus belle de l’île, la plus brute et envoûtante, mais aussi, de par sa moindre accessibilité, la moins altérée par le tourisme de masse.

Sitia et la côte nord-est de la Crète

La grande autoroute qui traverse la Crète d’ouest prend de la hauteur en quittant la baie de Mirabello, direction Sitia. L’itinéraire est particulièrement beau, virant parfois au spectaculaire. Le petit port de Mochlos, son île et ses vestiges minoens composent une étape emblématique du coin, tout comme la gorge de Richtis et sa cascade, à Exo Mouliana.

On n’atteint d’ailleurs plus les hauteurs des grands massifs montagneux crétois dans l’extrémité est, mais les paysages sont constamment vallonnés, et creusés de gorges. Ainsi, autour du
mont Thripti (1476m), les amateurs de marche et de paysages spectaculaires se laisseront tenter par les gorges de Ha ou les gorges de Mesonas.

Sitia
, petite ville volontaire et industrieuse (14 000 hab.) dotée d’un petit aéroport et d’un port de ferries (qui vous enmènent vers les îles de Kassos ou de Karpathos dans le Dodécanèse), ne possède pas le clinquant d’un Chania, Rethymno, ou Agios Nikolaos, mais reste très agréable avec son petit centre animé, son long front de mer, son inévitable forteresse vénitienne et son musée archéologique.

La région de Sitia est aussi connue pour sa production d’
huile d’olive de faible acidité (0.2, le must), ainsi que pour ses vins blancs et rouges locaux.  C’est d’ailleurs au sud de Sitia que se trouve le domaine viticole Economou, qui produit peut etre le meilleur vin de Crète et l’un des meilleurs de Grèce. Et qui dit vin, dit raki en Crète, et l’eau de vie locale est réputée excellente !

L’extrémité orientale de la Crète

Les décors deviennent par endroits franchement lunaires dans le plein est de la Crète, une région où les monts ne dépassent pas les 800m d’altitude, et où le vent décape la terre sans rencontrer d’obstacles. Si ce n’étaient les oliveraies, on se croirait perdu dans le désert, tant la région orientale est rase et peu peuplée. Elle est aussi magnifique.

Deux sites attirent particulièrement les agences d’excursions dans cet orient crétois. Le
monastère de Toplou d’abord, tout proche de Sitia, avec sa ribambelle d’icônes anciennes et de produits estampillés Toplou. Il devient difficile de s’y sentir seul pour les moines ! Vaï ensuite, une plage de sable fin bordée d’une palmeraie, coqueluche des tours opérateurs aux heures pleines, beau site lorsqu’elle se vide.

Le vent devient le favori des kitesurfeurs sur la côte, autour de
Palekastro notamment. Cette sympathique bourgade écrasée de soleil profite en effet de superbes plages encore bien préservées, à Maridati ou Chiona, mais aussi venteuses comme à Kouremenos, spot réputé des planchistes. Quelques ruines minoennes éparses (Roussolakos) rappellent que la région connaît un peuplement très ancien.

On retrouve d’ailleurs ces précieux vestiges minoens autour de
Zakros et Kato Zakros. Le premier est un gros village vivant des olives, le second son sympathique pendant balnéaire, en bord de mer. Les deux sont reliés par une impressionnante gorge, surnommée la vallée des Morts, où l’on retrouve l’ultime section du chemin E4, à son extrémité est. 

Plus au sud-est encore, une dernière étape pour établir son camp pour les vacances :
Xerokampos, qui devient chaque année plus populaire, ravira les amateurs de bout du monde, de plages quasi désertes, et de tranquillité. N’hésitez pas à pousser jusqu’à Ziros, dans les monts pelés entrecoupés d’oliveraies et de vignobles, genre de Far West (Far East plutôt ?) crétois.

La Crète orientale
  • Plages et activités sportives - 7/10
    7/10
  • Patrimoine historique et culturel - 8/10
    8/10
  • Villages et arrière pays - 9/10
    9/10
  • Authenticité - 7/10
    7/10
7.8/10
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La carte de la région Est de la Crète

Se déplacer dans l’est de la Crète

Venant de France, vous arriverez très probablement par Heraklion. Deux options principales dans l’est : les bus de ligne ou la location de voiture. Pour le choix, c’est aussi une question de budget et de confort de voyage…

La location de voiture

Bien sûr, la solution la plus simple pour explorer librement la région. Possibilité de louer directement à l’aéroport d’Héraklion à votre arrivée, ou ailleurs en ville (Agios Nikolaos, Ierapetra, Sitia) pour des excursions plus ponctuelles, en complétant avec les bus. Vous pouvez comparez les prix des locations de voiture sur Rentalcars.
Attention, dans certaines parties orientales de la Crète, les stations essence se font rares.

Les bus KTEL

Le KTEL est le réseau de bus publics de Crète : toutes les lignes et les horaires de la région est sont à retrouver sur le site KTEL Heraklion-Lassithi. C’est un moyen économique et sûr de se déplacer, quoique plutôt lent et pas toujours pratique.

Les
lignes principales relient régulièrement Héraklion à Agios Nikolaos, puis à Sitia, ainsi que Héraklion et Ierapetra.
Ensuite, chaque ville possède une gare routière, d’où partent de manière sporadique des bus vers les villages et principaux sites/plages des environs : au départ de Agios Nikolaos (Elounda, Plaka, Kritsa…), de Ierapetra (Myrtos, Makrigialos…), ou de Sitia (Palaikastro, Vaï, Zakros…).
En raison d’horaires limités, certaines allées et venues sont compliquées à mettre en place, mais dans l’ensemble, on finit toujours par s’en sortir toujours avec le KTEL.

Ce qu’il ne faut pas rater dans la région est de la Crète

La gastronomie et les spécialités typiques de la région

 

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